Rencontre avec Célia, bénéficiaire d’une bourse de voyage Zellidja

Date de parution

27/04/2020 à 12:18

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Extrait

À l’heure où le monde est confiné, où les citoyens sont bloqués chez eux à songer à un petit bout de verdure pour s’y promener, le Pépère News veut vous faire voyager. Rencontre – par téléphone – avec Célia Lépine, Monsoise qui a fait usage des bourses de voyage Zellidja.

L’association, qui a eu 80 ans en 2019, acte un partenariat avec la Fondation de France et l’Éducation nationale. Fondée par l’architecte Jean Walter en 1939, elle a pour but de permettre aux jeunes de tous niveaux sociaux, qu’importe le sexe, de vivre une expérience d’autonomie, dans un futur but professionnel.


Pépère News : Tout d’abord, peux-tu te présenter, nous expliquer ce que tu fais actuellement dans la vie, tes éventuels futurs projets ?


Célia Lépine : J’ai 18 ans, je suis actuellement en service civique à Roubaix, dans la compagnie de théâtre “L’Oiseau-Mouche” et je travaille surtout sur l’apprentissage de textes avec les comédiens atteints d’un handicap psychique et mental. Je fais également un travail de mémoire avec eux. Mes éventuels futurs projets seraient des études pour l’année prochaine. Sois une licence LEA, soit un BTS commerce international, je ne suis pas encore décidée. Au-delà des études j’aimerais faire un projet en Slovénie pendant un mois.


PN : As-tu le titre de lauréate de l’association Zellidja ? En quoi consiste celle-ci et comment en as-tu entendu parler ?


Célia : Je ne suis pas encore lauréate des bourses Zellidja, car pour cela il faut avoir fait deux voyages grâce à cette bourse. L’association Zellidja permet aux jeunes entre 16 et 20 ans de voyager au minimum 1 mois seul sur un projet au choix. La bourse donnée pour le premier voyage va de 600 à 900 euros. Elle ne paye bien sûr pas la totalité du voyage. Nous sommes libres sur le choix du pays et du projet mené, les jurys sont juste une aide pour parvenir à notre but. Cette bourse, comme il nous l’est précisé le jour de l’entretien, doit être méritée. C’est pour cela qu’en échange nous rendons un carnet de compte, un carnet de route et le projet. J’ai entendu parler de cette bourse quand j’étais en terminale, lors d’une rencontre avec d’anciens élèves du lycée. J’ai alors rencontré Pauline Guenot, lauréate de l’association à l’heure actuelle. Il me restait un mois pour postuler, j’ai tout donné.


PN : En quoi consistait ton projet ?


Célia : Je souhaitais étudier l’art de vivre des Norvégiens : le Friluftsliv. Mes recherches se portaient sur sa réalité et ses enjeux. J’ai rendu un projet audiovisuel, j’ai interviewé des personnes et pris des photos pour illustrer leur propos.


PN : Comment décrirais-tu ton expérience avec l’association ?


Célia : Unique. Les jurys veulent nous aider à partir : ils nous poussent vers la réussite et surtout ils m’ont expliqué qu’il fallait que je sorte du cadre scolaire, ce qui a été mon plus gros problème. Ils voulaient dire par là que le voyage n’est pas un itinéraire fixe et programmé, ce n’est pas du “par cœur”, ce sont des rencontres, des imprévus, des difficultés, de la joie. Ils m’ont expliqué que mon projet allait se faire naturellement en fonction de mes choix. Ils avaient raison. De plus, la rencontre avec d’autres “Z”, des voyageurs ayant reçu une bourse comme moi, a été extra. On a échangé de nos expériences, c’était extrêmement enrichissant, les rencontres avec eux sont toujours mémorables. L’association est une vraie communauté d’entraide et de bienveillance.


PN : Comment as-tu préparé ton voyage ? Comment tes parents ont-ils accueilli cette idée ?


Célia : J’avoue que je m’y suis préparée un peu à la va-vite. Je ne réalisais pas vraiment. J’avais simplement l’impression de faire un exposé quand je préparais mon voyage. Mon dossier ne tenait pas la route, je l’ai donc modifié avec l’aide de mes jurys. J’ai dû me décrire, puis expliquer mon projet, les personnes que j’allais contacter et enfin faire un tableau avec les recettes et les dépenses envisagées, car ils savent très bien qu’un voyage est plein d’imprévu. Mes parents m’ont, au début, soutenue. Une fois la bourse reçue, ce n’était plus la même chose. Ils m’ont demandé d’annuler le voyage car c’était dangereux “pour une fille”, parce que j’étais trop jeune pour partir seule et toutes les excuses inimaginables. Je ne leur ai pas laissé le choix, au moment de partir, je venais d’avoir ma majorité.


PN: Quels traces a laissé ce voyage dans ton quotidien, et quelles expériences en as-tu tirées ?


Célia : Je sais que le voyage est devenu une partie de moi, je ne me vois plus rester en France toute ma vie. Aujourd’hui, j’adore la découverte et les rencontres, je suis beaucoup plus ouverte et intéressée par beaucoup de choses, je crois de plus en plus en l’humanité et la solidarité. J’en tire plein de leçons. Par exemple, quand tu es au fond du gouffre, que tu as l’impression que c’est fini, attends un peu : quelqu’un va venir t’aider, quelque-chose va se passer. Les choses les plus folles de ton voyage se passent dans les moments les plus inattendus.


PN: Serais-tu prête à retenter l’expérience ? Si oui, que changerais-tu ?


Célia : Je retenterai sans hésiter, et si je dois changer quelque-chose c’est d’éviter de prévoir un itinéraire trop fixe.


PN : Quel message voudrais-tu faire passer aux jeunes qui aimeraient se lancer dans une expérience à l’étranger comme la tienne, mais qui peuvent avoir peur de sauter le pas ?


Célia : Vous n’avez qu’une vie, c’est aujourd’hui ou ça devient trop tard. Il n’y a jamais de bon moment, donc faites-le maintenant ou jamais. Prenez cette peur et utilisez-la, elle permet de se surpasser. Et surtout, se lancer sans vraiment réfléchir. Trop réfléchir risque de vous faire changer d’avis et de devenir pessimiste alors que votre voyage ne vous apportera que du positif !

Journaliste

Manon Wendling

Média

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