Une association aide les jeunes à voyager autrement

Date de parution

15 mars 2022

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Extrait

Cap sur d’autres horizons ! L’association Zellidja octroie des bourses de voyage aux jeunes souhaitant partir seuls en France ou ailleurs, de manière éco-responsable. Environ 120 bourses sont accordées tous les ans. On vous fait découvrir !

Loin des dogmes de la réussite, de plus en plus de jeunes souhaitent avant tout trouver du “sens” à leur vie, du quotidien à la vocation professionnelle. 
Récemment, une étude internationale publiée dans la revue The Lancet Planetary Health a rappelé qu’un jeune sur deux déclare souffrir d’éco–anxiété et que les trois quarts des 16-25 ans de dix pays différents jugent le futur « effrayant ».
Pour pallier cette anxiété, beaucoup arrêtent leurs études, changent de cursus, ou  font une pause afin de voyager et travailler dans d’autres pays du monde ; sur le modèle du gap year anglo-saxon.  
Cette quête de sens n’est cependant pas accessible à toutes et tous. Seul une minorité peut se permettre financièrement un tel projet. C’est à ce problème qu’entend remédier Zellidja. 

A qui s’adresse Zellidja ?

Zellidja s’adresse aux jeunes francophones âgés de 16 à 20 ans souhaitant voyager en solitaire autour d’un sujet d’études de leur choix, en travaillant un axe de découverte. Les bourses Zellidja ne peuvent donc pas servir à financer une année d’études à l’étranger, un voyage en groupe, ou des vacances.
Libre aux jeunes ensuite de choisir leur destination. En France ou ailleurs, ils peuvent  partir à la découverte d’une destination pendant au moins un mois. Une bourse de 900 euros peut être accordée pour le premier voyage, et le montant grimpe à 1 100 euros si un second périple est organisé.

Les critères d’obtention de la bourse sont relativement accessibles : être francophone, avoir entre 16 et 20 ans, être prêt à voyager seul sur une durée d’un mois minimum (entre le 1er juillet et le 31 octobre) et, surtout, monter un projet d’études et prévoir une manière de le restituer (écrit, vidéo…).
Il suffit dès lors de déposer son dossier de candidature sur le site zellidja.com  S’ensuit une invitation à se présenter à l’oral de sélection organisé dans sa région. Après la notification des attributions de bourse et la signature des conventions, les aides sont envoyées aux candidats retenus.

Que faire pendant et après Zellidja ?

Les bourses Zellidja sont l’occasion idéale pour les jeunes de développer leur autonomie et leurs compétences, mais également de gagner en confiance et en responsabilité.
Elles sont aussi une belle opportunité de s’ouvrir à une région, avec sa culture et ses traditions. Tout au long de son séjour, il sera notamment demandé de tenir un journal de route ainsi qu’un carnet, avec un résumé des dépenses. S’engager dans ce type de voyage, c’est aussi apprendre à gérer un budget seul.
Hélène, qui a bénéficié à deux reprises de la bourse Zellidja, témoigne : 
« Grâce aux bourses Zellidja, je suis partie seule un mois en Inde avec l’éducation des enfants comme sujet d’études. Je me suis rendue dans des établissements scolaires publics, privés et associatifs, et dans des ONG qui s’occupent de l’éducation des enfants. Ce fut une expérience très enrichissante.
Je m’étais énormément préparée en amont de ce voyage (pendant plus d’un an et demi). Ce voyage a profondément changé mon regard sur le monde et sur mes privilèges de jeune occidentale. 
Aujourd’hui, alors que j’aurais bientôt 22 ans, il m’arrive encore de penser à ce voyage. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette expérience en Inde que j’ai découvert le métier de coordinatrice de projet, aux côtés d’Heifara. Son travail m’a tellement plu que j’ai décidé d’en faire mon métier. Cela m’a permis de me donner une réelle source de motivation lors de ma préparation au concours commun des IEP».

Une fois rentrés, les membres boursiers devront remettre le rapport d’enquête portant sur leur projet d’étude, mais également le journal de route et le carnet de dépenses. Il leur sera aussi demandé de promouvoir les bourses Zellidja via trois actions minimum telles que monter un stand dans un forum ou un salon, apparaître dans un article de presse, réaliser une intervention auprès d’autres jeunes (dans un établissement scolaire…) ou encore restituer son projet sous la forme d’une exposition.
Nombre d’entre eux deviennent bénévoles par la suite. C’est le cas d’Hélène, qui s’est ensuite engagée en tant que bénévole dans le pôle communication de l’association. 

Voyager, oui. Mais pas sans considérations écologiques ni sociales.

Zellidja met en garde : « Avec Zellidja, vous pouvez partir où vous voulez et opter pour le mode de transport que vous souhaitez. Pour diminuer les émissions de CO2, laissez tomber l’avion. Tournez-vous vers le train ou le bateau, deux modes de transports écologiques. Au cas où vous préféreriez la voiture, vous pouvez limiter votre empreinte carbone en optant pour le covoiturage.»
D’autant plus qu’une grande partie des projets financés par les bourses Zellidja sont des initiatives écologiques. En 2019, Xavier est parti à la découverte de l’agriculture locale et biologique en Norvège. La même année, Victoria partait en Finlande à la rencontre du Huldufolk, créatures des légendes et croyances du folklore islandais, pour mieux comprendre le rapport à la nature de ces derniers. En 2015, Lison est allée à la découverte des initiatives solidaires citoyennes en France.
Hélène rajoute : « Par essence, le voyage Zellidja, d’une durée minimale d’un mois et avec un faible budget, implique de voyager de manière plus lente et plus respectueuse de l’environnement. Le sujet de la pollution engendrée par les vols des jeunes pour aller parfois jusqu’à l’autre bout du monde fait débat. »
En effet, si une partie du monde s’est longtemps habituée, avec une certaine insouciance, à voyager rapidement et confortablement grâce à des modes de transports et consommation polluants, beaucoup essayent aujourd’hui de déconstruire cet idéal, qu’ils en aient bénéficié ou non. Bien que la responsabilité de cette pollution revienne principalement à une minorité mondiale (à même de la générer et d’en profiter), il reste crucial de construire de nouveaux horizons pour toutes et tous, à tous les niveaux sociaux, afin de mieux respecter notre environnement commun et le reste du Vivant dont nous faisons partie. C’est ce que Zellidja pousse à imaginer de manière non contraignante afin de rendre les candidats responsables de leurs projets.
Mais enfin, pour que l’expérience soit aussi enrichissante d’un côté comme de l’autre, décoloniser sa vision du voyage est également crucial. Invitons les plus jeunes à favoriser des séjours sobres, écologiques et profondément collaboratifs, la bourse Zellidja sera là, quant à elle, pour aider à les concrétiser. 

Journaliste

Camille Bouko-levy

Média

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